Le parti d’extrême droite PVV dirigé par Geert Wilders est sorti vainqueur mercredi d’élections sismiques aux Pays-Bas, avec des craintes quant à l’impact que cela pourrait avoir sur les ambitions climatiques du pays.
Les groupes environnementaux ont exprimé leur choc et promis une action climatique en réponse aux résultats des élections néerlandaises. Mercredi soir a vu la victoire historique du Parti d’extrême droite pour la liberté (PVV).
Le parti dirigé par Geert Wilders devrait remporter 37 sièges sur les 150 que compte le Parlement néerlandais, ce qui lui permettra de prendre les commandes pour former un nouveau gouvernement.
« Nous sommes choqués », déclare Extinction Rebellion Pays-Bas. « Ce résultat entraînera probablement un recul des mesures climatiques, de nouveaux investissements fossiles, l’exclusion des groupes marginalisés, et bien plus encore. »
Les Amis de la Terre Pays-Bas ont expliqué ce que le gouvernement du PVV pourrait signifier pour la société néerlandaise : « Un gouvernement Wilders signifiera quatre années de déni du changement climatique, d’exclusion et d’effondrement de l’État de droit. »
Quelle est la position du PVV sur le changement climatique ?
Leurs préoccupations se fondent sur le manifeste du PVV.
Il déclare : « On nous fait craindre le changement climatique depuis des décennies… Nous devons cesser d’avoir peur.
« Le climat change constamment, depuis des siècles », poursuit le document. « Lorsque les conditions changent, nous nous adaptons. Nous le faisons grâce à une gestion judicieuse de l’eau, en élevant des digues lorsque cela est nécessaire et en laissant de la place au fleuve. Mais nous arrêtons la réduction hystérique du CO2, avec laquelle, en tant que petit pays, nous pensons à tort pouvoir « sauver » le climat.»
Le manifeste appelle également à davantage d’extraction de pétrole et de gaz de la mer du Nord et au maintien des centrales électriques au charbon et au gaz ouvertes.
Natuur & Milieu, une organisation environnementale néerlandaise, estime que les politiciens doivent être honnêtes quant aux défis auxquels les Pays-Bas sont confrontés en raison de la crise climatique.
Selon lui, les élections montrent que « certains Néerlandais ne se sentent pas suffisamment représentés par les partis politiques en place » et que « la confiance dans la politique et le soutien à la politique sont également cruciaux pour la politique climatique et naturelle ».
Les opinions extrêmes et la position anti-islam de Wilders ont fait de lui une figure incendiaire. Il soutient un vote sur la sortie de l’UE et a été reconnu coupable par un tribunal d’insulte envers les Marocains.
L’extrême droite parviendra-t-elle à former un gouvernement ?
Cela signifie que malgré cette victoire record, il existe encore des obstacles importants à l’entrée du PVV au gouvernement.
Frans Timmermans, chef d’une alliance entre le Parti travailliste de centre-gauche et les Verts, a exclu d’entrer au gouvernement avec ses 25 députés aux côtés du PVV.
D’autres peuvent cependant être plus disposés. Le chef du parti Nouveau Contrat social, créé il y a seulement trois mois, s’est déclaré ouvert à des négociations avec Wilders. Le parti a remporté environ 20 sièges aux élections.
Le VVD, qui dirigeait le gouvernement sortant et qui devrait obtenir 24 sièges, envisage également d’entamer des négociations.
Quoi qu’il arrive, il faudra probablement beaucoup de temps pour former un nouveau gouvernement.
Comment les militants pour le climat ont-ils réagi au résultat des élections ?
Entre-temps, les militants écologistes ne manqueront pas de faire pression sur leurs responsables politiques. Jeudi après-midi, quatre manifestants de Greenpeace ont brandi une banderole disant « Pas de négationniste du climat en tant que Premier ministre » devant le Torentje, le bureau du Premier ministre, à La Haye.
Comme le dit Extinction Rebellion : « L’avenir de tout et de chacun est en jeu. Nous continuerons donc à agir.
