L'accord de trêve avec Israël « approche », affirme le Hamas

Jean Delaunay

L’accord de trêve avec Israël « approche », affirme le Hamas

Toutefois, les initiés affirment que certains obstacles majeurs à un accord subsistent.

Les pourparlers sur une trêve dans la bande de Gaza en échange de la libération des otages pris par le Hamas se sont accélérés mardi.

« Le mouvement (Hamas) a livré sa réponse aux frères du Qatar et aux médiateurs. Nous nous rapprochons de la conclusion d’un accord de trêve », a déclaré mardi le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, dans un bref message envoyé par son bureau à l’AFP.

Selon des sources au sein du Hamas et du Jihad islamique, le deuxième groupe militant palestinien, les deux ont accepté un accord, dont les détails devraient être annoncés par le Qatar et d’autres médiateurs.

Le gouvernement israélien n’a pas immédiatement répondu à ces déclarations.

Le Qatar, l’Egypte et les Etats-Unis travaillent sur un accord pour libérer les otages kidnappés en Israël par le Hamas en échange d’une trêve dans la bande de Gaza.

« Nous n’avons jamais été aussi proches, nous sommes confiants. Mais il y a encore du travail. Rien n’est fait tant que tout n’est pas fait », a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, John Kirby.

Interrogé par un journaliste : « Un accord pour la libération des otages est-il proche ? », le président américain Joe Biden a répondu à Washington : « Je pense que oui ».

Détails de la libération des otages

Deux sources proches du dossier ont indiqué mardi à l’AFP que les discussions avaient porté sur la libération de « 50 à 100 » otages en échange de 300 prisonniers palestiniens en Israël, dont des enfants et des femmes.

Le transfert s’effectuerait par étapes à raison de « dix » otages israéliens contre « trente » prisonniers palestiniens par jour et comprendrait l’entrée de nourriture, d’aide médicale et de carburant à Gaza et surtout une « trêve humanitaire renouvelable de cinq jours ». .

Mais Israël insiste sur le « regroupement familial », ce qui signifie que si un civil était libéré, son partenaire le serait également, même s’il était soldat. Opposé à la libération des troupes israéliennes, c’est ce que le Hamas refuse pour l’instant, selon les deux sources citées par l’AFP.

Les proches des otages ont rencontré lundi soir le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son « cabinet de guerre », sous pression pour ramener les quelque 240 otages en Israël.

« Récupérer nos otages est une tâche sacrée et suprême et je m’y engage », a déclaré Netanyahu.

« Nous n’arrêterons pas les combats tant que nous n’aurons pas ramené nos otages chez eux, détruit le Hamas et garanti qu’il n’y aura plus de menaces venant de Gaza », a-t-il ajouté.

Ramener les otages chez eux est l’un des objectifs de l’opération israélienne en cours dans la bande de Gaza, lancée après l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre.

Le mouvement palestinien affirme que plusieurs otages ont été tués lors des frappes aériennes israéliennes sur Gaza. Quelques autres ont été libérés par le Hamas pour des raisons humanitaires. Le sort des autres est inconnu.

En Israël, 1 200 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées lors de l’attaque choc du Hamas, selon les autorités. Il s’agit de l’épisode le plus meurtrier de l’histoire d’Israël.

En représailles, Israël a juré d’« anéantir » le Hamas – considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis, l’Union européenne et Israël – et a bombardé sans relâche Gaza, son armée menant une offensive terrestre depuis le 27 octobre.

Plus de 13 300 personnes ont été tuées dans les bombardements israéliens dans la bande de Gaza, dont environ 5 600 enfants, selon le Hamas.

La communauté internationale a exhorté Israël à faire preuve de retenue et à suivre les règles de la guerre, certains affirmant que les civils palestiniens sont soumis à une punition collective pour les atrocités commises par le Hamas.

Selon l’ONU, près de 1,7 million des 2,4 millions d’habitants de Gaza ont été déplacés par la guerre.

Le siège quasi total de l’enclave par Israël, qui bloque les livraisons de nourriture, d’eau, d’électricité et de médicaments, depuis le 9 octobre, a placé la population dans une situation humanitaire désastreuse.

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