Le Crédit Agricole a annoncé une croissance de 13% de ses revenus ce trimestre par rapport à l’année dernière, mais il doit désormais faire face à des allégations de blanchiment d’argent.
La banque française Crédit Agricole publie des résultats solides pour le troisième trimestre 2023, avec une croissance de plus de 13% de ses revenus par rapport à l’année dernière, tirée par tous les secteurs d’activité.
Cependant, ces bonnes nouvelles ont été contrebalancées par des allégations criminelles de « blanchiment d’argent et recel » qu’une ONG a déposées plus tard mercredi contre la banque en raison de son soutien présumé à des entreprises responsables de la déforestation illégale.
Les revenus déclarés du Crédit Agricole ont atteint 6,343 millions d’euros, tandis que ses résultats sous-jacents, qui excluent les coûts non récurrents et les pertes/gains ponctuels de l’équation, ont atteint 6,060 millions d’euros.
La société a attribué ce succès dans un communiqué à un flux continu de partenariats et de projets de développement, y compris la consolidation des opérations européennes.
« Le Groupe renforce son engagement à la fois pour permettre les systèmes français d’habitat et d’accession à la propriété et pour accompagner les changements sociétaux à long terme », a déclaré Dominique Lefebvre, président du conseil d’administration du Crédit Agricole. «Je tiens à remercier tous nos représentants et collègues qui agissent chaque jour pour répondre aux besoins des clients.»
Le cours de l’action de la banque a augmenté à 11,76 euros à midi CET en réponse à cette nouvelle, contre 11,60 euros à la même heure hier.
Le Crédit Agricole dispose d’un important portefeuille européen : il contrôle le plus grand gestionnaire de fonds européen Amundi et envisage d’acquérir la société belge de gestion de fortune Degroof Percam pour 1,5 milliard d’euros, selon Reuters.
« Blanchiment d’argent, trafic de biens volés et déforestation illégale »
Alors que le Crédit Agricole célébrait ses efforts continus pour atteindre le zéro net dans le cadre de sa stratégie climatique dans le cadre de ses résultats du troisième trimestre, il a été frappé par un barrage d’allégations criminelles liées à des allégations de pratiques anti-écologiques illégales.
L’ONG française Sherpa a annoncé mercredi avoir déposé une plainte pénale contre le Crédit agricole et trois autres banques, pour des allégations selon lesquelles elles auraient investi entre 2013 et 2021 pour un montant total de près de 70 millions de dollars (environ 65,6 millions d’euros) dans deux entreprises engagées dans la déforestation illégale.
Les deux entreprises, JBS et Marfrig, ont « un historique avéré de déforestation illégale, d’accaparement de terres par les peuples autochtones et de travail forcé dans leurs chaînes d’approvisionnement en viande bovine », a expliqué Sherpa dans un communiqué de presse.
Selon l’analyse de l’ONG, le fait que les banques aient pu percevoir des intérêts sur de l’argent provenant d’activités illégales et qu’elles aient contribué au placement de ces fonds constitue une violation de leur obligation de lutte contre le blanchiment d’argent.
Si Sherpa affirme que sa plainte pénale pour blanchiment et recel de biens volés est une « première » pour les banques, elle intervient dans un contexte croissant de contentieux judiciaires liés à la préservation de la planète.
Au moment de la publication, le Crédit Agricole n’avait pas répondu à la demande de commentaires d’L’Observatoire de l’Europe.